Rien ne vous choque sur cette place ? La ville de Lyon a volé cette statue. D’ailleurs elle s’appelle « Char Triomphal de la Garonne » et avait été commandé par… la ville de Bordeaux ! En 1857, la ville de Bordeaux souhaite une fontaine pour la place des Quinconces (si vous connaissez) et un jeune sculpteur gagne le concours : Bartholdi. Si le nom vous dit quelque chose c’est qu’il est aussi à l’origine de la conception de la Statue de la Liberté. Bref donc Bartholdi gagne le concours de la ville de Bordeaux mais finalement le conseil municipal abandonne l’idée. C’est seulement 10 ans plus tard (quand Bartholdi a fini la Statue de la liberté) qu’il est recontacté pour ce projet. Son idée était de représenter la Garonne (femme) et ses affluents allant se jeter dans l’Océan. Il le termine donc et la fontaine est présenté à l’exposition universelle de Paris en 1889. Sauf que la ville de Bordeaux trouve que la statue est trop chère ! C’est donc le maire de Lyon (Antoine Gailleton) qui l’achète pour 100 000FR et que la statue prend sa place en 1892. Elle sera classé monument historique en 1995.

L’Opéra de Lyon a été construit en 1831 par Antoine Marie Chenavard et Jean Marie Pollet après un incendie qui a détruit l’ancien théâtre. Il a été restructuré par Jean Nouvel (1989 – 1993) aussi connu pour ses réalisations du Philharmonie de Paris, le parc de la villette et… la nouvelle Tour Ycone à Lyon. Comme c’était un bâtiment lié à l’art, il est évident qu’il fallait le montrer et les architectes ont pensé aux muses de la mythologie grecque. Quelqu’un sait combien de muses ils existent ? Il y a 9 muses dans la mythologie grecque : Clio : muse de l’Histoire, Euterpe : muse de la musique, Thalia : muse de la comédie, Melpomène : muse de la tragédie, Terpsichore : muse de la poésie lyrique et de la danse, Erato : muse du chant nuptial, Polymnie : muse de la pantomime et de la rhétorique, Uranie : muse de l’astronomie et de l’astrologie, Calliope : muse de la poésie épique. Seulement si vous comptez bien il n’y en a que 8 sur l’Opéra : Uranie n’a pas pu avoir une place. Et oui l’architecture comptait un nombre pair de colonnes (8) Il fallait bien faire un choix.

On ne peut pas parler de Lyon sans parler de bouchons, ces petits restaurants si connus. A l’époque au 19ème siècle, ce sont les mamans de la région qui s’occupaient de la cuisine avec un mot d’ordre : ne rien gâcher. C’est pour cela qu’on retrouve des spécialités particulières comme :• Les grattons : morceaux de gras de porc rissolés• Tablier de sapeur : gras double pané et frit• Cervelas lyonnais : saucisson à cuire à la pistache. Et d’autres plus simples : • Les quenelles • Cervelle de canut : fromage blanc avec des herbes • Tarte à la praline Les bouchons à Lyon sont une telle institution qu’il existe plusieurs labels : • Authentique bouchon lyonnais (association de défense des bouchons lyonnais 1997) • Les bouchons lyonnais (CCI 2012) Le Garet est un peu particulier car c’était le lieu de rendez-vous favori de Jean Moulin ! Petit point historique : Jean Moulin était fonctionnaire et résistant lors de la Seconde Guerre mondiale. Il a été envoyé à Lyon par Charles de Gaulle afin d’unifier le mouvement de la Résistance. Dès 1942 il retrouve à la table située à droite en entrant, dos au mur d’autres résistants. L’année d’après, le 21 juin 1943, il est arrêté par la Gestapo, interrogé et torturé par Klaus Barbie et décède de blessures rapidement par la suite. Aujourd’hui une plaque commémorative existe toujours dans le restaurant et l’une des plus grandes facs a pris son nom : Université Lyon III Jean Moulin.

Toujours dans le côté historique, on remarque souvent la plaque commémorative en l’honneur de Sadi Carnot à côté du Palais de la Bourse. En effet, c’est là, rue de la République que le président fut assassiné le 24 juin 1894. Alors qu’il se rendait au théâtre, il a été attaqué à coups de couteaux par l’anarchiste Geronimo Caseiro. De façon plus insolite, personne n’a remarqué la dalle rouge sang qui orne désormais le trottoir. Cet épisode sanglant valu à Lyon le surnom de capitale du crime pendant un moment. Surnom qui fait sens depuis 2005 avec le festival : Les Quais du polar, rendez-vous incontournable de la littérature polar et roman policier.

Cette horloge Guignol a pris sa place en 1852 grâce à un horloger qui avait sa boutique : Charvet. Haute de 7 mètres, elle ne sonne plus depuis 2005 car l’horloger a déménagé. La ville de Lyon l’a racheté pour éviter qu’elle soit vendue aux enchères : 100 000€ avec comme projet de la mettre devant le musée Gadagne (musée d’histoire de Lyon et des arts de la marionnette) à Lyon 5ème. Mais pour l’instant rien n’a été fait. Guignol a été créé par Laurent Mourguet 1808. Gnarfon et Madelon. La société Charvet elle se spécialise dans l’affichage électronique et est derrière la création de l’iGirouette, le panneau de direction dont les flèches tournent à 360° pour indiquer les destinations et même le temps de marche (avec connexion smartphone).

Elle dénote dans son cadre car cette église est l’une des plus anciennes et prestigieuses de la capitale des Gaule. Si elle se démarque c’est aussi à cause de ses deux flèches totalement différentes. En effet, la flèche nord couverte de tuiles roses date de 1454 et la flèche du sud de dentelles de pierre est faussement gothique date de 1855. Il faut dire que l’histoire de la construction de cette église est mouvementée. Elle a commencé au 15ème siècle sur un bâtiment préexistant et détruit suite à la Guerre de Cent Ans. Il a subit toutes les modes au fur et à mesure de ses restaurations. Les travaux ont fini au 19ème siècle seulement. Elle est classée monument historique en 1840. Son nom quant à lui vient de l’un des évêques de Lyon : Nizier (553 – 573). Vieux Lyon = ville de la Renaissance, deuxième plus grande après Venise

Quelqu’un connait Nicolas Flamel ? Au 14ème siècle il se disait alchimiste ayant réussi grâce à la pierre philosophale (la même que celle de Harry Potter) à transformer les métaux en or, lui assurant ainsi un rythme de vie agréable. En vrai il était dans l’immobilier. Quel rapport avec Lyon ? La légende raconte qu’il voulait marier une de ses filles à un gones de la région mais cette dernière refusa et parti au couvent. Pour éviter le dépit du fiancé, Nicolas Flamel lui offrit de l’argent et un dessin représentant 11 têtes de lions sur 3 lignes. Il s’agissait d’une énigme permettant de découvrir un trésor ! On ne se saura jamais si le trésor était ici ou ailleurs quoiqu’il en soit il utilisa l’argent pour investir dans la pierre et mis sur chaque endroit des têtes de lion en signe d’hommage. Enfin c’est ce que raconte les histoires. Car en vrai la maison date du 17ème siècle, bien après Nicolas Flamel et les lions sont simplement la reprise du symbole (facile) de la ville. Mais parfois c’est mieux de rêver de trésors cachés non ?

Non vous ne rêvez pas, la porte de cet immeuble datant du 15ème siècle est bel et bien penché ! A en croire les dires de l’époque, on aurait vu au 9ème siècle un char volant atterrir avec 3 hommes et 1 femme en son bord. Évidemment voyant ici un acte de sorcellerie, ils ont été emmenés directement chez l’évêque qui les relâcha. On ne les a jamais revus… Il s’agit probablement d’un glissement de terrain ou d’un verre de beaujolais de trop…

Ce bâtiment ne paye pas forcément de mine mais il a été auberge puis relais de poste mais surtout du 15ème au 18ème siècle l’ancien palais du gouverneur de Lyon. Sous l’Ancien Régime, c’était le plus haut lieux de pouvoir lyonnais. Étonnamment l’endroit n’est pas pompeux ou immense comme l'Élysée ou la Maison Blanche. Certes Lyon est de taille moindre et pourtant. A l’époque Lyon se fait une place dans le paysage mondiale grâce à son pouvoir économique (foires, commerce de la soie) mais aussi sa culture (imprimerie…) Mais Lyon est resté sans prétention (même si l’immeuble reste très agréable). De nombreux fonctionnaires s’installèrent progressivement dans les immeubles autour de cette place de ce fait nommé Place du Gouvernement.