Un peu plus loin, la place du Champ Jacquet, une première claque. Je connaissais les maisons à pans de bois mais là c’est autre chose. Telle l’une des Accumulations de l’artiste Arman, la maison n’est plus une unité pour l’œil, on y trouve le fragment, un morceau de matière, un motif. De sorte qu’il est amusant de chercher le plus bel angle pour capturer l’enfilade de maisons à colombages dans leurs teintes brunes. En fait, ce n’est pas vraiment une place, la rue mange l’espace, mais cet ensemble est un incontournable pour ce Rennes en 1 jour par son aspect graphique et photogénique.

Progressivement, découvrir l’ambiance bruyante et même musicale d’un des plus grands marchés de France. Ensuite, se promener au milieu des étals et observer les passants. La Rennes vivante et enjouée, celle qui mélange les tourteaux et les tulipes et qui prend le temps d’aller au Pub en journée, celle qui bouquine sur les marches des monuments et qui prend l’air quel que soit le temps.

Et pour se sentir breton, manger sur le pouce une galette à la saucisse au Truck food La Vraie Galette Rennaise, au marché des Lices du samedi matin juste à côté des Halles centrales.

Deuxième claque de la journée, un silence étonnant dans la cathédrale St Pierre et pas un chat. Se retrouver seul avec un ange qui semble se confesser au centre de l’allée. La lumière du soleil brille dans cet édifice, ce sont les dorures qui réchauffent les plafonds. Aux murs, des fresques évoquent les noms de Masaccio, Pierro Della Francesca et autres grands peintres des débuts de la Renaissance. Entre les embrasures monumentales et les plafonds courbes, on ressent tout le sens de la mesure et de l’équilibre ici.

Rue du Chapitre, rue St Yves, la Basilique St Sauveur, c’est le cœur historique et ses maisons à pans de bois. En définitive, le cliché de Rennes ne déçoit pas. Il ne peut laisser personne insensible. C’est une ville de traditions, au passé toujours présent, dans chaque pavé, chaque poutre ancrée dans le plâtre. Alors, on comprend que ces drôles de maisons penchées de toutes les couleurs se soutiennent les unes les autres pour ne faire qu’un. On retrouve dans l’architecture même, l’essence de Rennes : une sorte d’unité dans la mixité.

L’une des rues rennaises qui possède le plus riche patrimoine architectural : quatorze de ses bâtiments classés monuments historiques. En effet, les façades à pans de bois se multiplient. Aussi, penser à pénétrer dans la cour de l’hôtel de la Moussaie, au n° 3, anciennement l’hôtel de Lasse, pour y découvrir une jolie façade Renaissance en bois sculpté avec pilastres cannelés et consoles renflées.

Un bijou d’art déco. La piscine municipale de Rennes fut imaginée par l’architecte Emmanuel Leray dès 1911. Quant à la décoration de ses bassins et des bains publics, réalisée par le mosaïste Isidore Odorico, elle représente l’une des réalisations majeures de l’art déco en France. De sorte que la piscine Saint-Georges est classée monument historique depuis 2016. Toutefois, ce n’est pas pour autant que la piscine perd de son activité, outre les habitants qui s’y rendent quotidiennement, elle accueille les Bars en Trans de Rennes avec DJ’s aux platines pour des soirées …arrosées. Un peu d’Ibiza en Bretagne.

La statue de la Vierge au sommet du clocher semble visible de toute la ville. Avant tout, il est important d’observer les extérieurs de l’église St Melaine, le fronton parfaitement symétrique, la multitude de chérubins. Ensuite, avancer dans le jardin des plantes du Thabor en se retournant souvent pour voir l’église se border de verdure.

On s’y réfugie s’il pleut ou juste pour observer la profusion de fleurs à travers les vitres de la serre, tel un botaniste. Ou encore, on profite de l’exposition du moment en ce lieu ouvert au public.

Et enfin, se couper du monde le long du cours d’eau la Vilaine, oublier quelques instants où l’on se trouve. Ici, les oiseaux chantent, les arbres respirent et la ville de Rennes a les pieds dans l’eau.