PARVIS PIÉTON
Le parvis de la mairie du centre devenu piéton offre un terrain de jeux aux enfants du quartier pour jouer au ballon en toute sécurité.
UN SECTEUR HISTORIQUE
Le square du Temple est construit sur l’ancien prieuré de l’ordre des Templiers. A l’entrée du square, les traits pointillés au sol matérialisent l’emplacement de l’antique tour du Temple détruite au 19e siècle. En 1240, l'ordre du Temple construit un prieuré entouré de murailles, à l'extérieur de l'enceinte de Philippe Auguste qui protège Paris et dans la partie nord du Marais actuel : le prieuré attire de nombreux commerçants et artisans qui peuvent ainsi échapper aux redevances et aux règles des corporations. Au cours du siècle suivant, plusieurs établissements religieux sont créés aux alentours : les couvents des Blancs-Manteaux, de Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie et des Carmes-Billettes ainsi que le prieuré de Sainte-Catherine-du-Val-des-Écoliers.
UN SQUARE ANGLAIS
Ce square de 7965 m2, inauguré en 1857, est typique des réalisations paysagères urbaines, réalisé lors des grands travaux sous le second Empire conduit par le préfet de la Seine, Haussmann. En 1865, Alphand redessine le jardin et le plante d'arbres exotiques : ptérocarya originaire du Caucase, gingko originaire du sud est de l’Asie, marronnier d’Inde originaire des Balkans, sophora originaire de Chine. Ces sujets sont devenus de grands arbres au port majestueux, offrant une ombre salvatrice en été.
Le tracé paysager est à « l'anglaise ». Les allées serpentent autour des pelouses et des massifs ouverts de quelques percées. La densité de ces arbustes sert de refuge pour les animaux sauvages. La grive musicienne (Turdus philomelos) vient s’y nourrir d’escargots, de vers et d’insectes, tandis que le roitelet à triple bandeau (Regulus ignicapillus), le plus petit passereau d’Europe, s’y délecte de moucherons et de minuscules araignées.
Les fruits des sureaux, cornouillers mâles, noisetiers, aubépines, cerisiers à grappes, cerisiers de Sainte-Lucie font le régal des oiseaux. Le jardin est devenu le territoire de chasse d’un faucon crécerelle (Falco tinnunculus), passant souvent inaperçu. Avec la chouette hulotte, aux mœurs plus nocturnes et le faucon pèlerin de retour à Paris depuis 2011, ils sont les trois rapaces habitant la capitale. Deux zones refuges discrètes sur une des pelouses du square servent de sanctuaire à la faune et flore sauvages parisiennes. Ces îlots d’évolution naturelle font l’objet d’une gestion écologique adaptée, avec peu d’interventions, pour laisser la nature spontanée s’y développer.
Depuis 2018 la fauvette à tête noire (Sylvia atricapilla), espèce exigeante, niche dans cette zone. Sa présence renseigne sur la qualité écologique du jardin. Insectivore, elle trouve ici toutes les conditions, favorables : de la nourriture abondante et des buissons touffus non fréquentés pour aménager son nid.
La pièce d'eau bordée d’un frêne pleureur et d’un hêtre pleureur est animée par une cascade artificielle tombant d'un groupe de rochers apportés de la forêt de Fontainebleau. La cascade attire les habitués des milieux aquatiques: la bergeronnette des ruisseaux (Motacilla flava), grise et jaune, s’y aventure en hiver. Sédentaire à Paris, elle est rejointe à cette saison par des congénères migrateurs venus du Nord. La ville, aux températures légèrement plus élevées que la campagne, constitue un environnement plus accueillant lors des hivers rigoureux, riche en nourritures variées. L’espèce n’hésite pas, dans ces conditions, à adapter son régime alimentaire surtout insectivore.
L’îlot planté de massette et de jonc offre un refuge aux canards colvert (Anas platyrynchos), oiseaux farouches qui deviennent familiers lorsqu'ils fréquentent les espaces verts urbains. Ils barbotent sur le bassin à la recherche de plantes aquatiques, de petits invertébrés, de graines dont ils se nourrissent.
Attention, nourrir les oiseaux de pain n’est pas un geste anodin, ce n’est pas un aliment complet et adapté. Il est d’ailleurs interdit de nourrir les animaux sauvages ou non domestiqués à Paris. Ces pratiques nuisent aux oiseaux. Gavés de pain, ils ne diversifient plus leur alimentation et présentent des carences.
Sortir du square côté mairie et emprunter vers la gauche la rue de Bretagne.