COULOIR VENTÉ, AIRE AUX OISEAUX
La Seine constitue un repère géographique, une voie sans obstacle et un couloir pour les vents qui permet aux oiseaux de rallier facilement le littoral aux terres et d’atteindre le territoire parisien.
194 espèces d’oiseaux ont été inventoriées à Paris depuis 1950, la plupart en transit.
Après avoir sillonné les côtes aux beaux jours, le goéland argenté (Larus argentatus) remonte le fleuve en automne pour passer l'hiver dans les ports parisiens. Son cri puissant se mêle à celui des mouettes rieuses (Chroicocephalus ridibundus). Les mouettes étaient rares dans la capitale au XIXe siècle. Elles ont peu à peu investi Paris, principalement en hiver car les berges font office de zone d’hivernage. Les goélands sont devenus des hôtes réguliers dans les années 1990. Ces deux oiseaux marins sont peu regardants sur la qualité de leur nourriture, ce qui leur permet de s'adapter et de profiter de la profusion d'aliments qu'offre une grande métropole plus de six mois de l'année, en dehors des périodes de reproduction.
Oiseaux d’eau fréquents dans le milieu fluvial, les canards colverts (Anas platyrhynchos) n’en restent pas moins sauvages. Toujours en alerte, ils ne dorment que d'un œil, mettant en repos une moitié de leur cerveau.Véritables pionniers, ils sont souvent les premiers à fréquenter les nouvelles mares ou bassins aménagés en ville.
ET VOGUENT LES TOURISTES ET LES PARISIENS
Jusqu’au début du 19e siècle, avant l’essor du train et de l’automobile, les bateaux et les diligences étaient les seuls transports en commun d’Île-de-France. Depuis les années 1950, le transport sur le fleuve concerne majoritairement les touristes. Aujourd’hui, 7 millions de personnes sont transportées par an. Ports de Paris est le 1er port intérieur touristique mondial avec le service de navettes Batobus qui dessert huit escales de la Tour Eiffel au Pont d’Austerlitz..
DES HERBES FOLLES SUR LES QUAIS
Les arbres d’alignements se succèdent au bord de la Seine: peupliers, platanes centenaires, tilleuls, marronniers, saules, frênes…
Les peupliers représentent à eux seuls plus de la moitié de ces arbres car ils se développent particulièrement bien au bord de l'eau. Le platane présent sur les quais est l'essence la plus fréquente dans les rues de Paris. Aujourd’hui, Paris compte 110 000 arbres d’alignement.
La promenade sur le quai haut, plantée de platanes, cannes de Provence, ajoncs, graminées offre un couloir de verdure favorisant la biodiversité. À la belle saison, des herbes folles - matricaire, sisymbre iris, laiteron, cirse, gaillet gratteron, oseille, pariétaire, coquelicot - enrichissent les interstices entre les variétés horticoles plantées.
DES PÉNICHES À QUAI
Le long du quai, de pittoresques péniches se succèdent et proposent des lieux de détente et de restauration.
Parmi elles, flotte un équipement certifié HQE (Haute Qualité Environnementale). La piscine Joséphine Baker axe sa démarche sur la gestion durable de la ressource en eau. Cet établissement traite l’eau des bassins par ozonation afin de diminuer les dégagements chlorés qui piquent les yeux des baigneurs. L'eau captée dans la Seine est traitée sur place par un procédé de filtration nanométrique et une désinfection à l'ozone; elle est ensuite chlorée et stockée. Après usage, elle subit un nouveau traitement avant d’être restituée au fleuve.
Sous la barge, l’eau du fleuve, plus chaude, attire les poissons. En hiver notamment, des sandres viennent y trouver refuge.
Les baignoires contenant des plantes aquatiques - menthe, carex, massette - installées sur le quai annoncent l’esprit atypique de la péniche, le Petit Bain. Cet espace culturel convivial est un laboratoire d’expérience musicale où artistes émergents et musiques hybrides se croisent. Cette barge flottante allie la salle de concerts à un restaurant d’expériences gustatives liant produits frais et de saison, le tout alimenté en électricité verte. Cet établissement géré en coopérative, soucieux de l’environnement est un acteur du développement durable et participe ainsi à un des objectifs du plan climat air énergie qui est d’atteindre, 45% de consommation énergétique du territoire provenant des énergies renouvelables d’ici 2030. Ce lieu est impliqué dans le projet des Deux Rives, quartier circulaire. « Rien ne se perd et tout se transforme », les entreprises et acteurs économiques de ce quartier développent le partage et la mutualisation des ressources. Des initiatives d’économie circulaire.